Cueillir les feuilles d’un tilleul qui pousse sur le trottoir en bas de chez soi, des fleurs de pissenlits dans un parc municipal du quartier, ou les fruits d’un buisson d’aubépine dans le jardin partagé de son immeuble... En ville, la cueillette sauvage est vue comme beaucoup comme quelque chose de bizarre, voire illicite. Pourtant, que diriez-vous si je vous disais que la raison de ce malaise vient précisément du fait que c’est un acte politique, et une manière de relationner avec le reste du vivant allant à l’encontre du modèle capitaliste?

Cueillir, c’est déjà se défaire du mythe colonial qu’on devrait pouvoir manger tout ce qu’on veut, quand on veut. En réalité, nous faisons partie d’un écosystème dont le but est de subvenir aux besoins non pas exclusivement des humains, mais de tous les êtres vivants, y compris les animaux, les oiseaux, les insectes, les plantes, les mousses, les champignons, les bactéries, les sols, les rivières, bref, absolument tout autour de nous. On ne va pas cueillir comme on va au supermarché. Déjà, car on ne sait pas, en avance, ce qui va être mûr près de chez nous, car tout va dépendre de la saison, de la météo, et de plein d’autres facteurs en amont. Ensuite, parce qu’on ne sait pas s’il y aura assez pour nous, et le reste du vivant, et le reste du vivant passe en premier vu qu’iels n’ont pas acces aux supermarchés. Enfin, parce qu’on ne sait pas non plus si l’arbre, le buisson ou la mousse nous autorisera à lae cueillir ce jour-là.

Cueillir nous apprend la gratitude : chaque fleur, chaque feuille, chaque racine, est un cadeau matériel offert par le reste de nos ecosystemes. L’autre cadeau, peut-etre encore plus précieux, est celui de nous rappeler notre interdépendance et réciprocité avec le reste du vivant.

Cueillir nous sort de l’illusion d’autonomie pour nous rappeler que nous dépendons du reste du vivant. Reconnaitre ça, c’est se réancrer dans les systems de réciprocité qu’on nous force a oublier. Dans nos sociétés où presque tout est marchandisé, ramasser une chataigne sur le trottoir devient un acte de résistance contre les systemes de consommation. C’est refuser l’idée que la ville est un espace stérile et désertique dédié uniquement au profit capitaliste. C’est rouvrir nos imaginations sur le fait qu’il existent d’autres façons d’exister, en interdépendance et réciprocité avec les autres.

Reconnaître un fruit comestible, savoir préparer une infusion médicinale, partager et transmettre ses connaissances avec ses voisins, humains ou non, sont autant de gestes qui peuvent sembler folkloriques, mais qui sont en réalité des compétences nécessaires pour réinventer nos sociétés.

Le capitalisme et le colonialisme les a rendus invisibles, préférant que nous dépendions entièrement de ses méchanismes d’exploitation et d’extraction. Pourtant, dans un monde dont les fondations reposent sur des crises climatiques, énergétiques et sociales ces savoir-faires sont révolutionnaires. Cueillir, partager, transmettre sont les fondements de nos résistances, survies et solidarités.

Alors la prochaine fois que vous vous promenez pres de chez vous, saluez les plantes autour de vous, et remerciez les <3

Merci à Vi'

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